La perte auditive touche fréquemment les personnes âgées. En France, seuls un tiers des six millions de malentendants disposent d’un appareillage auditif. La presbyacousie, liée au vieillissement, peut apparaître dès 50 ans et s’aggrave progressivement. Mieux entendre favorise la perception sonore et préserve le lien social. Toutefois, l’accès aux prothèses auditives prescrites reste complexe pour certains : une ordonnance médicale est exigée et leur coût reste élevé. La réglementation française n’a pas introduit de catégorie OTC (en vente libre) pour les aides auditives. Aux États-Unis, en revanche, une loi entrée en vigueur en octobre 2022 autorise la vente d’aides auditives OTC pour les adultes atteints de surdité légère à modérée, en magasin ou en ligne sans examen médical ni prescription. Cette évolution internationale témoigne de l’intérêt croissant pour des solutions auditives plus abordables.
Sommaire
Depuis quelques années, des dispositifs appelés « aides auditives en vente libre » sont commercialisés en France (en pharmacie et sur Internet) sans ordonnance ni adaptation sur mesure. Ces amplificateurs sonores augmentent uniformément tous les sons d’environ 20 dB maximum. Contrairement aux prothèses personnalisées, ils ne comportent aucun réglage spécifique à l’audition du porteur et sont délivrés sans suivi professionnel.
Fonctionnement général
Les aides auditives en vente libre reposent sur une technologie simple d’amplification. Un microphone capte les sons ambiants, qui sont ensuite amplifiés de façon uniforme, puis restitués dans l’oreille. Ces appareils ne disposent pas de puce numérique sophistiquée ni de réglages adaptés au profil auditif de l’utilisateur.
En revanche, une prothèse auditive numérique capte les sons grâce à un micro, les traite via un processeur interne et les amplifie différemment selon les bandes de fréquences (grave, medium, aigu). Elle intègre également des programmes automatiques (calme, bruit) pour optimiser la compréhension. Comme le note VivaSon, les deux types de dispositifs contiennent un microphone, un haut-parleur et un amplificateur, mais les ressemblances s’arrêtent là.
Contrairement à l’amplificateur simple, l’appareil auditif médical divise le son en bandes de fréquences selon la perte détectée, alors que l’amplificateur personnel se contente d’augmenter globalement le volume.
Ces amplificateurs analogiques limitent leur amplification à environ +20 dB : cela suffit pour amplifier des bruits faibles, mais ils génèrent rapidement des larsens (sifflements) dès qu’un son fort est capté, car ils ne possèdent pas de circuits anti-larsen avancés. Cette simplicité technique explique pourquoi ces amplificateurs sont réservés aux pertes légères et ne remplacent pas un appareillage sur mesure en cas de déficit plus marqué.
La métaphore est claire : un amplificateur d’écoute peut être pratique si l’environnement sonore est simple, mais dès que l’environnement devient bruyant (restaurant, réunion), il vaut mieux utiliser un appareil auditif. Cette comparaison illustre les limites d’une amplification uniforme sans traitement spécifique du signal. En pratique, la qualité d’écoute d’un amplificateur reste bien inférieure à celle d’une prothèse sur mesure face aux situations sonores complexes.
Critères de choix
- Degré de perte auditive : ces appareils conviennent uniquement aux déficits légers. Le test d’audition (audiogramme) est conseillé : au-delà de 30 dB de perte moyenne ou en cas de chute notable dans les aigus, un appareillage médicalisé s’impose.
- Autonomie et alimentation : on distingue les modèles à piles (piles bouton ou AAA) et ceux rechargeables. Les versions rechargeables, bien qu’elles impliquent l’achat d’un chargeur, facilitent l’usage quotidien en évitant la manipulation fréquente de piles. Les piles traditionnelles, quant à elles, doivent être remplacées régulièrement. Il est important de vérifier l’autonomie annoncée (de quelques heures à plus d’une journée) en fonction de l’utilisation prévue (temps d’écoute TV, promenades, etc.).
- Facilité d’utilisation : privilégier les commandes simples (grand bouton, molette) et les embouts confortables. Un embout mal ajusté peut provoquer des résonances. Un embout aéré est recommandé si les basses fréquences sont encore bien perçues, afin de laisser passer ces sons graves et d’éviter la sensation de voix étouffée.
- Connectivité : certains amplificateurs offrent une liaison Bluetooth vers le téléphone ou la télévision. Cette connectivité permet de recevoir directement les appels et d’écouter de la musique dans l’appareil. La plupart proposent également une application mobile pour ajuster les réglages ; il faut vérifier sa compatibilité avec le système d’exploitation du smartphone.
- Prix et remboursement : la plupart de ces appareils coûtent entre 150 € et 300 €. Aucune prise en charge par l’Assurance maladie n’est prévue pour ces amplificateurs, ce qui doit être pris en compte. Les annonces trop alléchantes (prix très bas sans informations techniques) ou sans garantie légale doivent être évitées.
Comparatif des modèles disponibles
Modèle | Amplification (dB) | Alimentation | Autonomie | Connectivité | Prix indicatif |
Sonalto Octave | 0 à +20 | Piles AAA | ~30–50 heures | Non | ≈ 200 € |
Bellman & Symfon Mino Pro | 0 à +20 | Piles AAA | ~8 heures | Non | ≈ 150 € |
Beurer HA20 (casque) | 0 à +25 | Piles AAA | ~30 heures | Non | ≈ 60 € |
Sound World Solutions CS50+ | 0 à +40 | Rechargeable | ~8 heures | Bluetooth | ≈ 300 € |
Lexie Lumen | 0 à +30 | Rechargeable | ~6 heures | Bluetooth | ≈ 350 € |
En résumé, les modèles basiques offrent une amplification simple sans connectivité, pour un coût réduit. Ils sont alimentés par des piles dont l’autonomie varie suivant l’intensité d’utilisation. Les appareils plus chers intègrent une électronique numérique plus avancée : amplification plus élevée, batterie rechargeable et connectivité Bluetooth pour smartphone. Ces fonctionnalités supplémentaires sont utiles mais ajoutent de la complexité d’usage. Chaque senior doit évaluer le compromis entre performance sonore et simplicité d’utilisation. À noter que la garantie de ces appareils est généralement limitée, inférieure à celle des prothèses médicalisées.