Métier d’accueillant familial agréé pour personnes âgées en France

Accueillant familial

Face à l’accroissement rapide de la population âgée, la France doit trouver des solutions diversifiées pour loger et accompagner les seniors dépendants. L’accueil familial agréé apparaît comme une alternative aux modes d’hébergement institutionnels. Ce mode d’accueil permet aux personnes âgées dépendantes de continuer à vivre dans un cadre familial tout en recevant un accompagnement quotidien adapté. Introduite en 1989, cette formule se développe progressivement selon les territoires.

Définition de l’accueillant familial agréé

Un accueillant familial agréé est un particulier qui héberge chez lui une ou plusieurs personnes âgées en perte d’autonomie. L’accueil familial pour personnes âgées est une solution d’hébergement adaptée aux seniors ayant besoin d’aide pour vivre seuls. Contrairement aux familles d’accueil pour enfants, il s’adresse uniquement aux personnes âgées dépendantes. Les accueillants familiaux sont agréés et contrôlés par le conseil départemental, qui délivre un agrément pour l’accueil d’une à trois personnes, nourries, logées, blanchies et accompagnées au quotidien.

La rémunération comprend plusieurs indemnités : une part journalière pour services rendus (majorée pour congés), une indemnité pour sujétions particulières selon le degré de dépendance, et une indemnité d’hébergement. La personne accueillie signe un contrat type qui fait d’elle l’employeur, ouvrant à l’accueillant des droits sociaux (cotisations, assurance maladie, congés payés). Par ce contrat, l’accueillant bénéficie des protections sociales analogues à celles d’un salarié.


Conditions d’agrément

Pour exercer ce métier, il faut obtenir un agrément délivré par le conseil départemental du lieu de résidence. Le candidat doit être majeur, en bonne santé physique et mentale, et disposer d’un logement adapté (au minimum une chambre individuelle par personne accueillie). Le logement doit répondre à des normes de sécurité et d’hygiène. L’agrément initial est valable cinq ans (renouvelable). Les candidats sont évalués sur leur aptitude à l’accueil (entretiens et visites du domicile) et sur leurs antécédents judiciaires (casier judiciaire vierge).

Une formation initiale de 54 heures sur deux ans, dont 12 heures avant le premier accueil, est obligatoire, suivie d’une formation continue d’environ 12 heures tous les cinq ans. Des contrôles périodiques (visites à domicile) sont effectués par le département pour s’assurer du respect des conditions d’accueil.


Missions et responsabilités quotidiennes

L’accueillant familial assure la prise en charge globale des personnes âgées hébergées. Il fournit à la personne nourriture, logement et entretien du linge, et l’accompagne au quotidien. Il prépare les repas, entretient le domicile et le linge, et aide dans les actes essentiels de la vie quotidienne (toilette, habillage, déplacements, repas, etc.).

Il veille à la bonne prise des médicaments et accompagne lors des rendez-vous médicaux, en maintenant une communication régulière avec les professionnels de santé et la famille. D’un point de vue humain, il apporte un soutien moral et de la patience, contribue au bien-être psychologique de la personne et favorise son intégration sociale (promenades, activités, contacts familiaux, etc.). En cas d’urgence médicale, il est formé aux premiers secours.


Avantages pour les personnes âgées

L’accueil familial offre aux seniors un cadre de vie plus chaleureux et personnalisé que les structures collectives. La personne accueillie retrouve le rythme familial : repas en famille, participation aux tâches domestiques et aux activités ordinaires. Plusieurs générations cohabitent, stimulant les échanges et réduisant le sentiment d’isolement.

Ce cadre familial permet souvent de conserver plus longtemps l’autonomie et le bien-être. Par ailleurs, le coût de l’accueil familial est généralement inférieur à celui d’une maison de retraite médicalisée. En moyenne, l’accueil familial coûte environ 1 500 € par mois, contre plus de 2 000 € pour une place en EHPAD.


Rémunération et financement

L’accueillant familial est rémunéré par la personne accueillie (ou son représentant légal) pour les services rendus, souvent avec le concours de l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA). Le département peut verser l’APA directement à l’accueillant. La personne accueillie peut également bénéficier de l’aide personnalisée au logement (APL). La rémunération nette mensuelle perçue par l’accueillant s’élève souvent à environ 1 500 € en moyenne, variable selon le niveau de dépendance et la région. Les tarifs sont fixés par le département selon le GIR (Groupes Iso-Ressources).


Formation et accompagnement

La formation initiale obligatoire (54 h) prépare aux techniques d’aide aux personnes âgées dépendantes, à la prévention des risques (chutes, escarres, etc.) et aux règles d’hygiène et de sécurité. Après l’agrément, une formation continue d’environ 12 h tous les cinq ans actualise les compétences. Les conseils départementaux proposent également des ateliers thématiques et journées d’échange pour les accueillants familiaux. Les services du département assurent un suivi régulier par des professionnels (travailleurs sociaux, médecins, infirmiers) lors de visites à domicile.


Cadre juridique et réglementaire

Le métier d’accueillant familial est régi par le Code de l’Action Sociale et des Familles (articles L441‑1 et suivants). Il définit l’accueil familial et organise son suivi. Le conseil départemental contrôle l’agrément, organise la formation et assure le suivi social et médico-social. Le contrat d’accueil type fixe les modalités (services, rémunération, conditions). Depuis 2016, un décret national harmonise ces critères. L’accueillant familial doit également souscrire une assurance responsabilité civile professionnelle.


Principales qualités requises

L’exercice de ce métier exige de solides qualités humaines et professionnelles. Les principales qualités sont :

  • Empathie – comprendre et ressentir les besoins physiques et émotionnels de la personne âgée.
  • Patience – tolérance et douceur dans l’accompagnement.
  • Écoute – disponibilité et attention pour dialoguer.
  • Responsabilité – sens de l’organisation et rigueur.
  • Adaptabilité – flexibilité face aux différentes pathologies et habitudes.
  • Endurance physique – capacité à aider pour la mobilité.
  • Discrétion et respect de l’intimité.

Comparaison avec d’autres modes d’hébergement

Le tableau ci-dessous présente les principales différences :

Critère Accueil familial agréé EHPAD (établissement) Maintien à domicile
Lieu de vie Chez un particulier, cadre familial Établissement collectif (chambres individuelles ou doubles) Chez soi, domicile habituel
Encadrement 1 accueillant familial pour max. 3 résidents Personnel médical et soignant 24 h/24 (nombreux résidents) Visites de professionnels et aides à domicile
Socialisation Vie de famille, contact intergénérationnel Vie en communauté, nombreuses activités collectives Vie sociale autour de la famille et du voisinage
Autonomie et flexibilité Séjour adaptable (temps plein ou partiel), plus de souplesse Cadre très organisé, moins de liberté d’horaires Grande liberté mais dépendance aux intervenants externes
Coût moyen ~1 500 € par mois (tarif moyen) En général > 2 000 € par mois Variable, souvent modéré grâce aux aides
Contrat et statut Contrat privé entre l’accueillant et l’accueilli (agrément département) Hébergement en établissement (convention avec l’établissement) Contrat de service à la personne (maintien du bail initial)

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