Aidants : 10 conseils pour rassurer une personne âgée seule

Aidants

Avec l’âge, de nombreuses personnes âgées se retrouvent seules à domicile, ce qui peut entraîner un sentiment d’insécurité, d’anxiété ou de solitude. Les aidants (qu’il s’agisse de la famille ou de professionnels) jouent un rôle essentiel pour rassurer la personne âgée et préserver son bien-être émotionnel. Une approche à la fois psychologique et pratique permet de créer un environnement apaisant et sécurisant pour le senior.

Conseil 1 : Écouter avec empathie et patience

La première étape pour rassurer une personne âgée isolée est d’adopter une écoute active et empathique. Il s’agit de consacrer du temps à la laisser exprimer ses craintes, ses préoccupations et son ressenti sans interruption. L’aide apportée par l’aidant commence par cette disponibilité bienveillante : le simple fait de se sentir écoutée et comprise peut réduire grandement l’anxiété de la personne. L’aidant veille à maintenir un contact visuel apaisant (lors des visites) ou une attention soutenue (lors des appels téléphoniques). Il est important de ne pas minimiser les peurs exprimées, même si elles semblent infondées, mais au contraire de montrer que ces émotions sont entendues.

  • Reformuler les paroles de la personne pour vérifier qu’on a bien compris ses inquiétudes (par exemple : « Si je comprends bien, vous craignez de tomber la nuit sans pouvoir recevoir d’aide »).
  • Adopter une voix calme et rassurante, en évitant de manifester sa propre éventuelle anxiété.
  • Montrer de la patience en laissant à la personne le temps de formuler ses pensées et en écoutant sans l’interrompre.

Cette qualité d’écoute crée un climat de confiance. La personne âgée se sent alors respectée dans ce qu’elle exprime, ce qui constitue la base même de son apaisement. En reformulant et en validant ses sentiments, l’aide apportée lui montre qu’elle n’est pas seule face à ses angoisses.


Conseil 2 : Maintenir un contact régulier et réconfortant

Une présence régulière, même à distance, est l’un des meilleurs moyens de rassurer une personne âgée. Pour un aidant familial géographiquement éloigné, cela peut se traduire par des appels téléphoniques quotidiens ou hebdomadaires à heure fixe, pour prendre des nouvelles et échanger quelques mots. Savoir que quelqu’un va appeler régulièrement constitue un repère rassurant dans la semaine du senior. Si l’aidant réside près de la personne, des visites fréquentes (même courtes) aident à rompre le sentiment de solitude. Durant ces moments de contact, il est bénéfique d’adopter un ton de voix positif et chaleureux, en partageant par exemple des anecdotes du quotidien ou des souvenirs agréables. La régularité et la fiabilité de ces contacts (ne pas manquer un appel prévu, par exemple) renforcent le sentiment de sécurité de la personne âgée, qui sait qu’on veille sur elle.


Conseil 3 : Favoriser les interactions sociales et les visites amicales

En plus du lien avec l’aidant familial, il est important d’encourager la personne âgée à maintenir un réseau social actif. Des visites régulières d’amis, de voisins ou d’anciens collègues peuvent apporter beaucoup de réconfort. L’aidant peut aider à organiser ces rencontres, par exemple en invitant un voisin à prendre un café chez la personne âgée, ou en planifiant une sortie au parc avec un proche. De nombreuses communes en France disposent de clubs pour seniors ou organisent des ateliers (ateliers mémoire, cours de gym douce, activités culturelles) auxquels les aînés peuvent participer. Encourager la personne à rejoindre ce type d’activité lui permet non seulement de sortir de chez elle régulièrement, mais aussi de créer du lien social et de se sentir entourée. Chaque interaction amicale, chaque nouvelle connaissance, contribue à diminuer le sentiment de solitude et apporte un sentiment de normalité rassurante dans la vie de la personne.


Conseil 4 : Assurer un environnement de vie sécurisant

Il est difficile pour une personne âgée de se sentir sereine si elle a peur de chuter ou de se blesser chez elle. Un domicile adapté et sécurisé contribue grandement à la rassurer. L’aidant ou la famille peut évaluer le logement afin d’éliminer les risques potentiels : enlever les tapis glissants, installer des barres d’appui dans la salle de bain, vérifier l’éclairage dans les couloirs et escaliers, etc. En France, des ergothérapeutes peuvent être sollicités pour conseiller des aménagements adaptés au vieillissement (par exemple, remplacer la baignoire par une douche de plain-pied). Savoir que son lieu de vie est aménagé pour prévenir les chutes et les accidents donne à la personne âgée une tranquillité d’esprit au quotidien. De plus, il est utile de placer à portée de main les objets du quotidien (téléphone sans fil, lampe torche, liste des numéros d’urgence) afin que la personne seule se sente en capacité de réagir en cas de besoin.

  • Veiller à un bon éclairage, notamment la nuit (veilleuses, lampes de chevet faciles à allumer).
  • Installer des dispositifs d’aide tels que des rampes dans les escaliers et des sièges de douche antiglisse.
  • Réorganiser si besoin l’espace de vie pour éviter le désordre et faciliter les déplacements avec un déambulateur ou une canne.

En anticipant ainsi les dangers domestiques, l’aidant réduit les sources d’inquiétude de la personne. Un environnement aménagé pour la sécurité apporte un sentiment de confort et de maîtrise : la personne âgée sait qu’elle peut se déplacer chez elle en toute confiance, ce qui diminue l’angoisse liée à la solitude.


Conseil 5 : Mettre en place une téléassistance pour plus de sécurité

La téléassistance est un dispositif très répandu en France pour sécuriser les personnes vivant seules – en particulier les seniors. Il s’agit d’un service qui permet, via un boîtier ou un pendentif d’alarme, de contacter 24h/24 une plateforme en cas de problème (chute, malaise, angoisse soudaine). Le simple fait de porter un bouton d’appel en pendentif ou bracelet peut rassurer la personne âgée : elle sait que si un incident survient, elle pourra obtenir de l’aide immédiatement. Les aidants peuvent souscrire à une offre de téléassistance auprès d’organismes publics (certaines communes ou départements proposent des services de téléalarme) ou privés (entreprises spécialisées). Il existe même des options ajoutant des détecteurs de chutes ou des capteurs de mouvement à domicile, qui alertent automatiquement en cas d’inaction anormale. Avoir ce type de dispositif renforce le sentiment de sécurité de la personne seule et la tranquillise au quotidien, en particulier la nuit.

Service de téléassistance Caractéristiques
Téléalarme municipale Dispositif souvent proposé par les mairies ou départements, à tarif réduit, permettant de joindre une centrale locale d’urgence.
Offres privées (ex : Filien, Europ Assistance…) Services commerciaux avec centraux d’appel 24h/24, offrant des options comme le détecteur de chute, l’appel de convivialité périodique ou la géolocalisation en extérieur.

Le tableau ci-dessus illustre quelques types de services de téléassistance disponibles. Quelles que soient les options choisies, l’important est d’adapter le service aux besoins de la personne (par exemple, un senior très isolé appréciera peut-être un service incluant un appel régulier pour prendre de ses nouvelles). La téléassistance offre à l’aîné et à sa famille une réelle sérénité, car chacun sait qu’une veille est en place en permanence.


Conseil 6 : Établir une routine quotidienne rassurante

Les rituels et les habitudes du quotidien ont un effet apaisant. Aider la personne âgée à structurer ses journées peut contribuer à réduire son anxiété. Par exemple, garder des horaires réguliers pour les repas, le lever et le coucher offre des repères temporels rassurants. L’aidant peut encourager l’adoption d’activités quotidiennes plaisantes : lecture du journal le matin, promenade en fin d’après-midi, émission de radio ou de télévision à heure fixe. Ces activités rythment la journée et évitent les longs moments d’inaction où la solitude se fait plus pesante. Une routine stable aide à atténuer l’incertitude et le stress : chaque moment de la journée étant prévisible, la personne sait à quoi s’attendre et garde un sentiment de contrôle sur son quotidien. Bien sûr, il convient de rester flexible selon l’état de santé ou l’humeur du jour, mais avoir quelques habitudes fixes sert de boussole rassurante.


Conseil 7 : Valoriser son autonomie et son rôle actif

Une source fréquente d’angoisse chez les aînés est la peur de perdre leur utilité ou de devenir un fardeau. Pour contrer ce sentiment, l’aidant peut encourager la personne âgée à participer activement aux décisions et aux activités qui la concernent. Par exemple, on peut la consulter sur l’organisation de sa journée, lui demander son avis sur les menus de la semaine, ou la faire contribuer à de petites tâches adaptées à ses capacités (arroser les plantes, plier du linge, etc.). Le fait de la valoriser ainsi renforce son estime de soi et lui rappelle qu’elle joue un rôle actif dans sa propre vie. De plus, si la personne a des passions ou des compétences particulières (cuisine, artisanat, jardinage), l’encourager à les exercer et à les partager peut la rendre fière et utile. L’aidant peut par exemple lui proposer de transmettre ses recettes de famille ou ses conseils de jardinage à la jeune génération. Sentir qu’elle a encore des choses à apporter aux autres est extrêmement rassurant pour une personne âgée souvent inquiète de « ne plus servir à rien ».


Conseil 8 : Communiquer avec bienveillance et positivité

Le choix des mots et l’attitude générale de l’aidant ont un impact considérable sur l’état d’esprit du senior. Il est essentiel de communiquer avec bienveillance, en évitant les critiques ou les discours anxiogènes. Par exemple, au lieu d’insister sur ce qui ne va pas ou de rappeler ses oublis, il vaut mieux mettre en avant les aspects positifs de la journée et les petites réussites qui jalonnent son quotidien. Une communication positive renforce la confiance de la personne âgée en elle-même et en son environnement. En parallèle, faire preuve de délicatesse dans les sujets abordés est primordial : s’il faut discuter d’un sujet sensible (par exemple, l’état de santé ou la nécessité d’une aide supplémentaire à domicile), l’aidant choisira un moment opportun et des paroles rassurantes, sans brusquer la personne. La bienveillance passe aussi par le langage corporel : un sourire, un regard doux, un geste de soutien (comme tenir la main si la personne est d’accord) peuvent communiquer autant de sécurité que les mots. En somme, chaque échange doit être l’occasion de renforcer son apaisement et son sentiment d’être respecté.


Conseil 9 : Utiliser les services d’écoute et d’accompagnement disponibles

Les aidants ne sont pas seuls pour veiller sur une personne âgée : il existe en France de nombreux services d’accompagnement qui peuvent épauler le proche isolé. Parmi ces dispositifs, on trouve par exemple les appels de convivialité proposés par des associations ou des collectivités. Ces services permettent à un bénévole de téléphoner régulièrement à la personne âgée pour prendre de ses nouvelles et discuter un moment. Des associations comme Les Petits Frères des Pauvres (avec leur service Solitud’écoute) ou des initiatives locales (par exemple l’opération « Au bout du fil ») offrent ce type de soutien téléphonique gratuit aux seniors isolés. Par ailleurs, les Centres Communaux d’Action Sociale (CCAS) de nombreuses mairies organisent aussi des visites de convivialité à domicile ou des ateliers collectifs pour les aînés. L’aidant a intérêt à se renseigner sur les dispositifs présents dans la région de la personne concernée, afin de l’inscrire à ces programmes si elle le souhaite. En sollicitant ces ressources extérieures, non seulement la personne bénéficie d’une compagnie supplémentaire et de nouvelles écoutes amicales, mais l’aidant lui-même est rassuré de savoir qu’une veille bienveillante s’exerce même en son absence.


Conseil 10 : Solliciter l’aide de professionnels en cas de besoin

Enfin, il ne faut pas hésiter à faire appel à des professionnels lorsque la situation le nécessite. Par exemple, si la personne âgée manifeste une anxiété très importante ou des signes de dépression, l’aidant peut encourager une consultation médicale. Le médecin généraliste pourra évaluer l’état de santé global, vérifier qu’il n’y a pas de cause médicale sous-jacente (douleur chronique, insomnie, effet secondaire médicamenteux) aux angoisses, et au besoin orienter vers un gériatre ou un psychologue. De même, si la personne est en situation de grande perte d’autonomie, recourir à des services d’aide à domicile (auxiliaire de vie, infirmière à domicile) peut la rassurer car une présence professionnelle régulière lui apporte soutien et sécurité. L’aidant familial, de son côté, peut également solliciter des conseils auprès de structures spécialisées (par exemple les Plateformes d’accompagnement et de répit destinées aux proches aidants) afin de ne pas rester isolé face à la charge émotionnelle. Demander de l’aide n’est jamais un échec : c’est au contraire une stratégie pour assurer le meilleur soutien possible à la personne âgée, en complétant l’action de l’entourage par l’expertise de professionnels.

À lire également

À la une

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous devez remplir ce champ
Vous devez remplir ce champ
Veuillez saisir une adresse e-mail valide.
Vous devez accepter les conditions pour continuer