Le GIR 1 est l’un des six niveaux de la grille nationale d’évaluation de la perte d’autonomie, appelée grille AGGIR (Autonomie Gérontologie Groupes Iso-Ressources). Il correspond au plus fort degré de dépendance chez une personne âgée, indiquant une dépendance presque totale pour les actes de la vie quotidienne. Utilisé notamment pour le calcul de l’APA (Allocation Personnalisée d’Autonomie) et l’organisation des soins, ce classement signale des besoins d’aide extrêmement élevés.
Sommaire
Que veut dire GIR 1 ?
Le sigle GIR signifie Groupe Iso-Ressources. Il s’agit d’une classification médico-sociale utilisée en France pour mesurer le degré de perte d’autonomie des personnes de 60 ans et plus. Cette grille d’évaluation comporte six groupes, numérotés de 1 à 6, allant du niveau de dépendance le plus élevé (GIR 1) au niveau d’autonomie le plus fort (GIR 6).
Le GIR 1 correspond aux situations de dépendance les plus lourdes. Une personne classée dans ce groupe ne peut plus réaliser seule la plupart des actes essentiels de la vie quotidienne (se lever, se laver, s’habiller, s’alimenter, etc.). Elle est généralement confinée au lit ou en fauteuil roulant et souffre souvent de troubles cognitifs sévères (par exemple, un stade avancé de maladie d’Alzheimer ou des conséquences neurologiques lourdes).
En pratique, cela signifie qu’une assistance humaine indispensable 24h/24 est nécessaire pour assurer sa sécurité et accomplir les gestes du quotidien. Ce niveau se distingue des GIR 2 ou GIR3, qui décrivent des dépendances moins absolues (mobilité résiduelle, autonomie mentale partielle, etc.), et à l’opposé du GIR 6 où la personne est encore autonome.
Comment le GIR 1 est-il évalué ?
Le classement en GIR 1 résulte d’une évaluation gérontologique approfondie réalisée à l’aide de la grille AGGIR. Cette grille nationale comporte 17 critères (dits « variables ») permettant d’évaluer l’autonomie d’une personne âgée dans les actes de la vie courante. Parmi ces critères, 10 sont considérés comme essentiels, appelés « activités discriminantes », car ils déterminent directement le GIR attribué. Il s’agit par exemple de :
- La capacité à se lever, se coucher et se déplacer à l’intérieur du logement sans aide.
- La faculté de faire sa toilette et de s’habiller de manière autonome.
- La capacité à manger et boire sans assistance.
- Le comportement général et la cohérence mentale (repère dans le temps et l’espace, communication, prise de décisions).
La grille comporte également 7 autres activités « illustratives » (par exemple la préparation des repas, l’entretien du logement ou la gestion du budget). Ces items n’ont pas d’impact sur le classement GIR, mais ils apportent des informations complémentaires sur la situation globale de la personne.
Pour chaque item, l’évaluateur (une équipe médico-sociale dépêchée par le conseil départemental) analyse si la personne peut accomplir l’acte seule, partiellement ou pas du tout. Un score global est ainsi calculé, plaçant la personne dans l’un des six groupes de la grille. Le GIR 1 indique une perte d’autonomie générale et totale : concrètement, cela signifie que la personne n’a pu valider aucune des activités discriminantes sans aide extérieure. Il s’agit du niveau le plus élevé de dépendance, au-delà même du GIR 2 (dépendance importante mais pas absolument totale). En conséquence, une personne évaluée GIR 1 ouvre droit aux aides maximales prévues pour la perte d’autonomie.
Il est à noter que seules les personnes classées en GIR 1 à 4 peuvent bénéficier de l’Allocation personnalisée d’autonomie. À l’inverse, les GIR 5 et 6 ne sont pas éligibles à l’APA en raison de leur autonomie plus importante, mais ils peuvent solliciter d’autres aides (comme une aide ménagère via leur caisse de retraite ou leur mairie).
Comment accompagner un senior en GIR 1 ?
Un senior classé en GIR 1 nécessite un soutien constant et une organisation rigoureuse de sa prise en charge. Deux modalités principales d’accompagnement sont envisageables, souvent complémentaires au cours de l’évolution de la dépendance :
- Le maintien à domicile avec un plan d’aide très étoffé : cela implique la mise en place d’intervenants à domicile de façon quasi-permanente (auxiliaires de vie pour l’aide au lever, à la toilette, aux repas, gardes de nuit, etc.). Des soins infirmiers quotidiens peuvent également être nécessaires pour la gestion des traitements, la prévention des escarres ou autres soins médicaux. Il faut également prévoir l’installation d’équipements spécifiques (lit médicalisé, lève-personne, fauteuil roulant adapté, système de téléassistance…) afin de faciliter le quotidien et garantir la sécurité du lieu de vie.
- L’entrée en EHPAD (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) : ces structures spécialisées disposent d’équipes pluridisciplinaires présentes 24h/24. Elles offrent un cadre sécurisé et adapté pour les personnes très dépendantes, avec une aide pour tous les gestes du quotidien (toilette, repas, mobilité) et un suivi médical rapproché. Dans les cas de dépendance GIR 1 avec des besoins médicaux complexes, une admission en unité de soins de longue durée (USLD, en milieu hospitalier) peut éventuellement être envisagée.
Même lorsque le maintien à domicile est privilégié, il est fréquent que la famille doive s’impliquer très fortement. Or, cette charge permanente peut s’avérer difficile à soutenir sur la durée. Il existe alors des solutions de répit : par exemple, l’accueil temporaire en établissement ou le recours à des aidants extérieurs supplémentaires pour permettre aux proches de souffler. Dans bien des situations, lorsque la dépendance atteint ce niveau et que la charge pour les aidants devient trop lourde, une entrée définitive en EHPAD finit par s’imposer afin d’assurer la sécurité et le bien-être du senior comme de son entourage.
Quelles sont les aides financières pour une personne en GIR 1 ?
Du fait de la gravité de la perte d’autonomie, une personne classée en GIR 1 peut bénéficier de plusieurs aides financières destinées à financer sa prise en charge. La principale est l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA), un dispositif départemental couvrant en partie les dépenses liées à la dépendance. L’APA peut être attribuée que la personne vive à domicile ou en établissement. Son montant est calculé en fonction du niveau de GIR (avec un plafond plus élevé pour le GIR 1, niveau de dépendance maximale), des ressources du demandeur, et du contenu du plan d’aide personnalisé établi par l’équipe médico-sociale.
Lieu de vie | Plafond mensuel APA (GIR 1, 2024) | Participation du bénéficiaire |
---|---|---|
À domicile | 1 955,60 € | Variable selon les revenus (reste à charge possible) |
En EHPAD | Couverture de la majeure partie du tarif dépendance GIR 1 | Ticket modérateur à payer selon les ressources |
En plus de l’APA, les personnes âgées en GIR 1 peuvent mobiliser d’autres aides pour financer les services dont elles ont besoin :
- Aides au logement (APL, ALS) si leurs ressources sont modestes, afin de diminuer les charges liées au domicile.
- Crédit d’impôt de 50 % pour l’emploi d’un personnel à domicile (auxiliaire de vie, aide ménagère, etc.), permettant de diminuer le coût des salaires versés.
- Exonération de charges sociales lorsqu’un aidant familial (enfant, conjoint…) est employé rémunéré pour aider la personne.
- Aides des caisses de retraite (CARSAT, MSA et autres régimes) sous certaines conditions, pour financer des heures d’aide à domicile complémentaires ou des services de répit.
- Subventions pour l’aménagement du logement (aide de l’ANAH, programmes locaux d’adaptation) afin de financer des travaux (salle de bain adaptée, rampes, etc.) améliorant la sécurité du domicile.
- Prestations complémentaires de certaines mutuelles santé ou assurances dépendance (prise en charge partielle de la téléassistance, des protections pour incontinence, etc.).
Enfin, face à l’incapacité de gérer seul ses affaires due aux troubles cognitifs, il est fréquent qu’une mesure de protection juridique soit mise en place pour le senior en GIR 1. Le plus souvent, il s’agit d’une tutelle ou d’une curatelle renforcée, qui permet à un tiers (familial ou mandataire professionnel) de gérer ses finances et de prendre les décisions administratives à sa place dans son intérêt.
Quelles démarches pour obtenir l’APA en GIR 1 ?
Pour bénéficier de l’APA, une demande doit être déposée auprès du Conseil départemental du lieu de résidence de la personne en perte d’autonomie. Le formulaire de demande peut être obtenu en ligne (sur le site du département ou le portail d’information pour les personnes âgées) ou directement auprès des services sociaux locaux (par exemple, le Centre communal d’action sociale – CCAS).
Une fois le dossier complété et transmis, le département mandate une équipe médico-sociale pour évaluer la situation à domicile (s’il s’agit d’une demande d’APA à domicile). Lors de cette visite, les professionnels vont confirmer le niveau de GIR du demandeur à l’aide de la grille AGGIR et élaborer un projet de plan d’aide adapté. Le demandeur, sa famille et son médecin traitant sont ensuite informés de la décision.
Le délai de traitement de la demande d’APA est en moyenne de quelques semaines (généralement entre 4 et 8 semaines selon les départements). Si l’attribution de l’aide est accordée, un plan d’aide personnalisé est proposé au bénéficiaire et à sa famille. Ce plan liste les aides humaines, techniques et prestations financières qui seront instaurées pour prendre en charge la personne classée GIR 1.
L’APA peut couvrir une partie importante de ce plan d’aide, le reste éventuel étant à la charge du bénéficiaire en fonction de ses revenus. En cas d’évolution de l’état de santé (amélioration ou aggravation), une réévaluation du GIR et du plan d’aide peut être demandée afin d’ajuster les aides.