Après 60 ans, le rythme veille–sommeil change : endormissement plus tôt, réveils nocturnes, somnolence en journée. Quand le temps de sommeil devient très long, il faut distinguer un besoin de récupération normal d’un signal d’alerte (moral, douleur, maladie, médicaments). Voici des repères simples pour comprendre, observer et décider quoi faire.
À retenir : une personne âgée peut dormir davantage sans que cela soit grave, mais une augmentation récente, associée à fatigue, confusion ou perte d’appétit, mérite un point médical.
Sommaire
Sommeil « plus long » ou fatigue : faire la différence
- Sommeil réparateur : endormissement rapide, réveil plutôt reposé, siestes courtes utiles.
- Fatigue persistante : somnolence toute la journée, envie de s’allonger, baisse d’initiative. Repères pratiques : fatigue chronique chez le senior.
- Rythme décalé : coucher très tôt → réveil nocturne → siestes longues, cercle qui allonge le temps au lit.
Avant de s’inquiéter, observez la qualité du réveil, l’heure d’endormissement et la durée des siestes.
Causes fréquentes d’un sommeil très prolongé
- Manque d’activité et isolement : quand les journées sont peu rythmées, le lit devient le refuge. Idées pour recharger l’emploi du temps : activités pour personnes âgées et repères sur la solitude des personnes âgées.
- Humeur dépressive : tristesse, perte d’intérêt, repli. Outil de repérage simple : questionnaire abrégé de Beck.
- Hydratation et glycémie : boire trop peu fatigue, comme des variations de sucre (envies de dormir après repas). Repères : glycémie après 60 ans et glycémie : les bases.
- Hypotension, vertiges au lever : on reste couché pour éviter les malaises. Voir tension artérielle basse.
- Médicaments sédatifs : certains antalgiques, anxiolytiques, antiallergiques ou antidépresseurs favorisent la somnolence (faire réviser l’ordonnance).
- Évolutions cognitives : désorientation douce, retrait, siestes irrépressibles. Pour comprendre le vieillissement cérébral : sénilité, maladie d’Alzheimer (et outils utiles : test de l’horloge).
Un changement net (plus de sommeil qu’avant, depuis quelques jours/semaines) est plus important qu’un chiffre absolu.
Quand s’inquiéter ? Les signaux d’alerte
- Somnolence inhabituelle + confusion ou troubles du comportement.
- Fièvre, toux, essoufflement, baisse de la saturation en oxygène : repères saturation en oxygène (si page non disponible, voir l’article « Saturation en oxygène chez les seniors » de votre site).
- Douleur, chutes récentes, marche ralentie.
- Perte d’appétit/poids : voir stimuler l’appétit (si indisponible, se référer à l’article « Stimuler l’appétit d’une personne âgée »).
Somnolence + fièvre ou essoufflement = avis médical. Somnolence + repli social = évaluer l’humeur et relancer le rythme de journée.
Agir au quotidien : 5 leviers concrets
- Rythmer la journée : lever régulier, lumière du matin, sieste unique < 30 min, heures de repas fixes.
- Bouger un peu : 10–15 min de marche ou d’exercices doux type pilates pour relancer l’éveil.
- Hydrater et fractionner : petites prises régulières (idées : équilibre glycémique), collations légères si appétit faible.
- Stimuler doucement : jeux courts, conversation, musique. Ressources : jeux de mémoire et activités adaptées.
- Structurer l’aide : si l’entourage soutient, s’appuyer sur le guide des aidants et la page aidant familial.
Sommeil et maladies neurodégénératives : que surveiller ?
Dans certaines pathologies, l’organisation veille–sommeil se dérègle (siestes longues, éveils nocturnes, inversion jour/nuit). Pour s’orienter :
- maladie d’Alzheimer et ressources associées (test de l’horloge, échelle UHR).
- Parkinson et marche : fatigue, blocages, somnolence diurne possibles.
Ce qui guide la décision n’est pas seulement le temps passé au lit, mais son impact sur l’autonomie et le plaisir de la journée.
Et en fin de vie ?
Un allongement marqué du temps de sommeil peut accompagner l’évolution d’une maladie avancée. La priorité devient alors le confort : douleur, respiration, posture, hydratation de la bouche. Repères : soins palliatifs et, selon le contexte, fin de vie et Alzheimer, fin de vie et Parkinson.
Questions fréquentes
Une sieste l’après-midi, est-ce « mauvais » ? Non si elle est courte (20–30 min) et pas trop tardive. Évitez les siestes longues qui repoussent le sommeil du soir.
Faut-il « forcer » à rester éveillé ? Inutile. Mieux vaut créer des rendez-vous motivants (sortie courte, appel), un peu d’activité et de lumière en matinée.
Quand consulter ? Somnolence inhabituelle + fièvre/essoufflement/confusion, chute récente, ou changement rapide du rythme. En cas de malaise, voir aussi tension artérielle basse.
Pour aller plus loin
- Fatigue chronique chez le senior
- Activités pour personnes âgées
- Jeux de mémoire
- Solitude des personnes âgées
- Glycémie après 60 ans
- Tension artérielle basse
- Soins palliatifs
Ces informations sont générales et ne remplacent pas l’avis d’un professionnel de santé, surtout en cas d’apparition rapide de la somnolence, de signes respiratoires ou de chute.