La baisse d’appétit chez la personne âgée est fréquente : fatigue, isolement, médicaments, troubles digestifs ou métaboliques. Plutôt que de « forcer », l’objectif est d’additionner de petits leviers : ambiance, portions adaptées, enrichissement des repas, activité douce et rappels simples.
À retenir : on relance l’appétit en réduisant l’effort (petites portions, textures faciles), en rendant le repas agréable (à deux, au calme) et en corrigeant les causes médicales.
1) Faire le point sur les causes fréquentes
- Fatigue et douleurs : la lassitude coupe souvent l’envie de manger. Repères pratiques dans fatigue chronique chez le senior.
- Humeur et motivation : un questionnaire abrégé de Beck peut aider à repérer une humeur dépressive qui diminue l’appétit.
- Glycémie et soif : après 60 ans, surveiller les variations (voir glycémie après 60 ans, diabète tardif et polyurie–polydipsie).
- Degré d’autonomie : perte d’énergie, difficultés à préparer/porter les plats : repères dans autonomie des personnes âgées.
Commencer par identifier le frein principal (fatigue, humeur, mastication, solitude) oriente la bonne solution… et évite d’ajouter des contraintes.
2) Réduire l’effort : petites portions, textures faciles, enrichissement
- Fractionner : 5–6 petites prises plutôt que 2 gros repas.
- Textures adaptées : potages, purées, compotes, œufs brouillés, yaourts : moins d’effort pour une densité nutritionnelle élevée.
- Enrichir sans volume : huile d’olive, fromage râpé, poudre d’amande, œuf dans les soupes, lait en poudre dans les purées.
- Boissons utiles : eau régulière par petites gorgées (utile aussi pour l’équilibre glycémique).
3) Rendre le repas attirant : ambiance, présentation, manger à plusieurs
Manger seul coupe souvent l’appétit. Installer un cadre agréable : table dressée, vaisselle claire, musique douce, odeurs appétissantes. Quand c’est possible, partager le repas avec un proche.
- Idées pour rompre la solitude : solitude des personnes âgées.
- Impliquer le proche aidant si besoin : guide des aidants et aidant familial.
Un repas partagé, même simple, stimule l’appétit bien plus qu’un plat pris seul devant la télévision.
4) Réveiller l’appétit par le mouvement et le rythme
Un peu d’activité douce avant le repas augmente la faim et améliore l’humeur : marche courte, étirements ou 10–15 minutes de pilates pour seniors. Structurer la journée aide aussi : heures de lever fixes, siestes courtes, lumière naturelle. Pour retrouver l’envie, piocher dans des activités adaptées.
5) Mettre en place des outils pratiques et des rappels
- Listes simples de plats « réconfort » et faciles les jours de fatigue.
- Rappels de repas : les assistants vocaux peuvent annoncer l’heure du déjeuner, la prise des boissons, ou une collation.
- Suivi glycémique si nécessaire : voir moniteurs de glycémie.
De petits rappels réguliers et une liste de « valeurs sûres » transforment une contrainte en routine supportable.
Quand faut-il s’inquiéter ?
- Perte de poids rapide (≥ 5 % en un mois ou 10 % en six mois).
- Signes de déshydratation : bouche sèche, urines très foncées, confusion (voir aussi polyurie–polydipsie).
- Gonflements des membres inférieurs qui masquent les variations de poids : repères chevilles gonflées et œdème des pieds.
- Évolution d’une maladie avancée : l’appétit baisse parfois naturellement ; voir soins palliatifs pour l’accompagnement global.
Agir tôt sur la perte de poids évite le cercle « fatigue → moins d’appétit → encore plus de fatigue ». Parlez-en au professionnel de santé.
Questions fréquentes
Faut-il des compléments hypercaloriques ? Parfois utiles, mais commencez par enrichir les plats du quotidien et fractionner. Demandez un avis médical en cas de pathologie.
Et si la personne refuse les textures mixées ? Alternez : petits morceaux tendres (poissons, œufs brouillés), sauces onctueuses, purées « grosses ». L’important est la facilité de mastication.
La baisse d’appétit est-elle « normale » avec l’âge ? Elle est fréquente mais pas une fatalité. Cherchez une cause corrigeable (douleur, humeur, médicaments, isolement).
Pour aller plus loin
- Fatigue chronique chez le senior
- Questionnaire abrégé de Beck
- Glycémie après 60 ans
- Activités pour personnes âgées
- Assistants vocaux pour seniors
- Soins palliatifs
Ces repères pratiques ne remplacent pas l’avis d’un professionnel de santé, en particulier en cas de maladie chronique, de perte de poids rapide ou de troubles de déglutition.