La saturation en oxygène (SpO2) mesure la part d’oxygène transportée par le sang. Chez un adulte, y compris après 60 ans, une SpO2 entre 95 % et 100 % au repos sur air ambiant est généralement considérée comme normale. Des valeurs plus basses peuvent avoir de multiples causes (respiratoires, cardiaques, infectieuses) et doivent être interprétées au cas par cas, selon les symptômes associés et les antécédents.
À retenir : en dessous de 92–93 % au repos, surtout si essoufflement, douleur thoracique ou confusion, il faut consulter sans délai. Une chute brutale, même transitoire, est un signal d’alerte.
Sommaire
Repères de lecture d’un saturomètre
- 95–100 % : zone habituelle au repos.
- 93–94 % : à surveiller, recontrôler au calme, vérifier la bonne pose du capteur (doigt chaud, vernis retiré).
- < 92 % : valeur basse au repos → évaluation médicale recommandée, surtout avec symptômes.
Chez certaines personnes avec maladie respiratoire chronique, le « normal personnel » peut être un peu plus bas : c’est le changement par rapport à d’habitude qui compte. En cas de baisse brutale avec douleur thoracique ou essoufflement aigu, penser aux urgences (une cause possible : embolie pulmonaire).
Quand s’alarmer ? Symptômes associés à surveiller
- Essoufflement important au repos ou à l’effort minime, lèvres/ongles bleutés (cyanose), oppression thoracique.
- Confusion, somnolence inhabituelle, maux de tête persistants.
- Fièvre et toux récentes, douleur pleurale : évoquer une infection respiratoire (prévention : voir vaccin contre le RSV chez les personnes à risque).
- Gonflement des chevilles, prise de poids rapide liée à la rétention d’eau : consulter et revoir les repères chevilles gonflées et œdème des pieds.
Un chiffre isolé n’explique pas tout : SpO2 basse + symptômes (dyspnée, douleur, confusion) doit faire rechercher une cause sans tarder.
Bien mesurer : éviter les faux résultats bas
- Doigt chaud et au repos, vernis retiré, capteur bien ajusté, main posée 1–2 minutes.
- Reprendre 2–3 mesures et noter la plus stable. Comparer au « niveau habituel » si vous en avez un.
- En cas de vertiges au lever, distinguer un souci de perfusion (voir tension artérielle basse) d’un trouble respiratoire.
Situations fréquentes qui font baisser la SpO2
- Infection respiratoire : toux, fièvre, fatigue. Prévention à discuter (vaccins, hygiène respiratoire), cf. RSV.
- Embolie pulmonaire : douleur thoracique, essoufflement brutal, SpO2 abaissée → urgence (repères : embolie pulmonaire).
- Décompensation cardiaque : œdèmes, essoufflement nocturne, fatigue → consulter rapidement (voir chevilles gonflées).
Ce n’est pas la « force » qui remonte l’oxygène, mais le traitement de la cause : infection, cœur, circulation, caillot…
Que faire en attendant un avis médical ?
- Se mettre au repos, assis, buste légèrement penché en avant (position de tripode), respirer calmement.
- Libérer les voies respiratoires (vêtements serrés), aérer la pièce.
- Recontrôler la SpO2 au calme après 5–10 minutes, noter les valeurs.
- Si sortie nécessaire, prévoir un trajet court et des pauses : appuis simples disponibles ici : dispositifs de mobilité.
Pour rassurer l’entourage lors des déplacements, certaines solutions discrètes sont utiles : téléassistance en mobilité ou géolocalisation. En cas de risque de chute lié au malaise, complément possible avec des détecteurs de chute.
Faut-il s’équiper d’un saturomètre à domicile ?
Utile si un professionnel l’a conseillé (suivi respiratoire, convalescence, pathologie chronique) et si l’on connaît son niveau de référence. Sinon, mieux vaut se concentrer sur les signes cliniques (essoufflement, douleur, fièvre, confusion) et consulter si besoin. Les appareils bon marché peuvent varier : répéter les mesures et comparer à l’habitude.
Le meilleur indicateur reste l’état de la personne : dyspnée, fatigue extrême, confusion → avis médical.
Fin de vie et oxygène : une question d’objectif de confort
Dans certains contextes avancés, l’oxygénothérapie n’améliore pas toujours le confort. Les décisions doivent être personnalisées, centrées sur les objectifs de la personne et de la famille : repères à lire dans soins palliatifs.
Questions fréquentes
Ma SpO2 est à 93–94 % sans symptôme : dois-je m’inquiéter ? Refaire la mesure au calme, doigt chaud, puis surveiller. Si cela persiste ou si des symptômes apparaissent, demander un avis.
La SpO2 baisse à l’effort : c’est possible en cas de pathologie cardio-respiratoire. Arrêtez l’effort, récupérez. Si la baisse est marquée ou répétée, consultez.
Quel lien avec la tension artérielle ? La sensation de malaise peut aussi venir d’une tension artérielle basse : différencier par la mesure et les symptômes.
Pour aller plus loin
- Embolie pulmonaire : reconnaître les signes d’alerte.
- Chevilles gonflées et œdème des pieds : comprendre les causes fréquentes.
- Tension artérielle basse : différencier malaise et dyspnée.
- Vaccin RSV : prévention des infections respiratoires chez les personnes à risque.
- Soins palliatifs : décisions centrées sur le confort.
- Téléassistance en mobilité et détecteurs de chute : sécurité en cas de malaise.
Ces informations sont générales et ne remplacent pas l’avis d’un professionnel de santé. En cas de douleur thoracique, d’essoufflement aigu ou de SpO2 < 92 %, contactez les urgences.