Quelle est la meilleure technique pour soulever une personne âgée ?

soulever une personne âgée

Soulever une personne âgée demande méthode et préparation. L’objectif n’est pas la force, mais l’ergonomie : éviter les torsions, utiliser l’appui des jambes, sécuriser le périmètre et privilégier des transferts « assis → debout → assis ». Les repères ci-dessous aident les proches et intervenants à agir sans se blesser ni faire mal.

À retenir : on ne « soulève » presque jamais de tout son poids ; on accompagne un transfert en utilisant les appuis de la personne et des aides simples.


Avant d’aider : vérifier l’environnement et l’état de la personne

  • Sécuriser le sol : pas de tapis qui glisse, chaussures fermées antidérapantes, éclairage suffisant.
  • Matériel prêt : chaise ou fauteuil stable avec accoudoirs, ceinture ou sangle de marche, appuis fixes. Si besoin, voir les dispositifs de mobilité.
  • État général : vertiges, douleurs aiguës, essoufflement ? En cas de malaise ou chute récente, ne pas forcer et surveiller les signes d’alerte (repères tension artérielle basse et fracture du col du fémur).

Un environnement préparé (chaise stable, espace dégagé, bonnes chaussures) réduit la charge physique pour l’aidant et le risque de chute.


Positions de base pour l’aidant

  • Dos droit, proche du corps aidé, pieds écartés largeur d’épaules, genoux fléchis.
  • Prise courte et large : ceinture de marche ou vêtement à la taille (jamais tirer par les bras).
  • Transfert par pivot : on accompagne la rotation en avançant ses propres pieds (pas de torsion du dos).

Utilisez vos jambes pour porter, pas votre dos : fléchir, pousser le sol, se redresser en bloc.


Technique 1 : passage assis → debout (avec participation)

  1. Placer les pieds de la personne sous les genoux, légèrement en arrière (appui fort).
  2. Demander de pencher le buste en avant, regarder vers l’avant, mains sur les accoudoirs ou vos avant-bras.
  3. Se positionner face à elle, tenir à la taille (ceinture de marche) et compter : « 1-2-3 ».
  4. Se redresser ensemble en poussant sur les jambes, puis stabiliser quelques secondes.

Si l’effort debout est difficile, équiper la salle d’eau et le coin toilette pour travailler assis et limiter les transferts : repères sièges et chaises de douche et douches PMR.

Personne âgée avec son aide à domicile.
Personne âgée avec son aide à domicile.

Technique 2 : lit → assis au bord du lit

  1. Plier le genou le plus proche de vous, rouler la personne sur le côté vers vous (en bloc, buste et bassin ensemble).
  2. Glisser ses jambes hors du lit tout en aider le tronc à se redresser avec l’autre main à l’épaule.
  3. Marquer une pause assise (tête droite, respiration), vérifier l’absence de vertige (voir hypotension orthostatique).

Technique 3 : transfert assis → asssis (lit ↔ fauteuil)

  1. Placer le fauteuil au plus près, frein serré, à 30–45° du lit, côté le plus fort de la personne.
  2. Aider à se mettre debout (technique 1), puis pivot sur les pieds jusqu’à sentir l’assise derrière les genoux.
  3. Contrôler la descente : demander de pencher légèrement, reculer jusqu’au contact, puis s’asseoir doucement.

Le transfert idéal est court : moins de pas, plus de stabilité, appuis clairs et consignes simples.


Technique 4 : avec aide limitée ou personne peu participante

  • Deux aidants : un de chaque côté à la taille, synchronisation à voix haute.
  • Aides techniques : disque de transfert, planche de glissement, lève-personne (si disponible). À défaut, simplifier le parcours et fractionner les gestes.
  • Réduire la distance : rapprocher le fauteuil, régler les hauteurs, ajouter des appuis de mobilité.

Prévenir la chute et savoir réagir

Si la personne glisse, ne pas retenir par les bras : amortir la descente en accompagnant vers le sol, protéger la tête, et appeler de l’aide. Équiper la maison selon les besoins : détecteurs de chute, téléassistance et sécuriser la maison d’une personne âgée.

Après une chute, prioriser l’évaluation (douleur, appui impossible, confusion). En cas de doute, ne pas relever sans avis et appeler les secours.


Ergonomie pour l’aidant : se protéger dans la durée

  • Alterner les côtés d’intervention, garder le dos droit, rapprocher le centre de gravité.
  • Fléchir les genoux à l’élévation, pousser le sol, respirer.
  • Fractionner les tâches (préparer, installer, transférer) et utiliser des aides de mobilité simples.

Situations particulières

  • Douleurs de hanche : limiter l’écartement, pivoter en petits pas (voir arthrose de la hanche).
  • Faiblesse soudaine, somnolence, confusion : envisager une hypoglycémie ou un problème aigu ; repères glycémie.
  • En salle d’eau : privilégier les transferts assis et l’équipement adapté (voir sièges de douche).

Le bon geste est celui qui ménage l’aidant et la personne : court, stable, expliqué, et répété de la même manière.


Questions fréquentes

Peut-on soulever sous les aisselles ? Non, risque de douleur et de blessure. Préférez une prise à la taille (ceinture de marche) et les appuis des jambes.

Comment aider si la personne « ne tient pas » debout ? Favoriser les transferts assis-assis, utiliser un disque/planche, demander l’aide d’une deuxième personne, et réduire les distances.

Que faire si les transferts deviennent trop lourds ? Réévaluer l’organisation du logement (hauteurs, trajets), ajouter des aides techniques simples et, au besoin, solliciter un avis professionnel.


Pour aller plus loin

Ces repères pratiques ne remplacent pas l’avis d’un professionnel de santé. En cas de douleur aiguë, de chute ou de doute médical, demander une évaluation adaptée.

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